vih Les Présidents français face à l’épidémie

15.06.18
Pierre Bienvault
17 min

Emmanuel Macron saura-t-il être à la hauteur des enjeux ? C’est ce qu’espèrent les militants de la lutte contre le sida. Car tous le savent : il est essentiel que ce combat soit porté au plus haut niveau de l’État. « C’est une des grandes leçons de l’épidémie. Au cours des trente-cinq dernières années, on a pu mesurer que la lutte contre cette épidémie n’était pas uniquement médicale. Elle est sociale, politique et diplomatique. Et à chaque fois que des avancées importantes ont eu lieu, c’est parce qu’il y a eu un leadership politique très fort sur le sida », souligne le Pr Michel Kazatchkine, envoyé spécial de l’ONU sur le VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale. Un avis particulièrement autorisé puisque ce médecin a côtoyé de nombreux chefs d’État quand il était à la tête de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS), de 1998 à 2005. Puis quand il a dirigé le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme de 2007 à 2012.

Mitterrand, le grand absent des années noires de l’épidémie

10 mai 1981. François Mitterrand est élu à l’Élysée. À peine un mois plus tard, le 5 juin 1981, un petit article est publié dans la revue du Centre de contrôle des maladies (CDC) d’Atlanta (États-Unis), qui fait état de cinq cas d’une infection pulmonaire grave chez des homosexuels masculins à Los Angeles. En juillet 1981 paraît un premier article dans la presse grand public. Le New York Times évoque « une forme rare de cancer observée chez 41 homosexuels ». En septembre, en France, le mensuel Gai Pied consacre un premier papier à cette maladie, qualifiée un peu vite de cancer et dont l’origine reste inconnue. À l’époque, l’information est limitée au cercle médical et à la communauté homosexuelle qui, en France, reste assez défi ante. Beaucoup pensent que le combat contre cette maladie nouvelle est une croisade puritaine visant la liberté sexuelle des gays.

Le silence de l’Élysée

Durant les premières années du septennat de François Mitterrand, leur attention est plutôt focalisée sur la mise en oeuvre de ses promesses de campagne. Comme il s’y était engagé, le Président fait abroger l’article du Code pénal qui établissait la majorité sexuelle à 18 ans pour les homosexuels, contre 15 ans pour les hétérosexuels. Le gouvernement ordonne aussi la destruction des fichiers de police sur les gays et met un terme aux « contrôles » policiers dans les lieux de convivialité homosexuels1.

En 1982, au total, 48 cas de sida sont déclarés en France. Trop peu pour que les hommes politiques s’intéressent à cette maladie qui, en août, est baptisée « sida » (syndrome d’immunodéficience acquise). Dans les journaux, les « rubricards santé» commencent à écrire quelques articles, mais il faudra attendre octobre 1983 pour que soit diffusée, sur FR3, la première émission spécifique sur le VIH. C’est cette même année qu’une équipe de l’Institut Pasteur, avec Françoise Barré-Sinoussi et, à ses côtés, Jean-Claude Chermann, réussit à isoler le rétrovirus — le VIH —, responsable du sida. Un joli succès made in France. Mais à l’époque, personne ne pressent que ce virus sera responsable d’une des épidémies les plus meurtrières du XXe siècle.

Et à l’Élysée ? Rien, pas un mot. À quel moment le Président Mitterrand a-t-il été alerté sur la gravité du sida ? Impossible à dire. Le contexte, il est vrai, est un peu particulier. Classiquement, les présidents de la République ont toujours un conseiller en santé qui, en général, est un professeur de médecine bien installé dans l’establishment. Ce qui, concernant le VIH, s’avère plutôt contre-productif. En effet, durant les premières années de l’épidémie, les « pontes » de l’hôpital, ceux qui ont l’oreille des politiques qu’ils soignent à l’occasion, regardent avec mépris cette nouvelle maladie qui ne ressemble à aucune autre. Ceux qui s’engagent sont de jeunes médecins qui, pour certains d’entre eux, sont plutôt mal vus par leurs patrons.

En octobre 1982, Willy Rozenbaum, sans doute le médecin français qui s’est le plus tôt intéressé au sida, est ainsi « viré » du temple des maladies infectieuses que constituait alors l’hôpital Bichat-Claude-Bernard (Paris). Ses chefs lui reprochent de « s’intéresser un peu trop à cette maladie de pédés… ». Pour les mandarins, le sida n’est pas un sujet d’intérêt. « Je me souviens que le conseiller en santé de Mitterrand nous prenait un peu pour des hurluberlus
avec notre VIH
», raconte Willy Rozenbaum.

L’engagement de Michèle Barzach

En fait, il faut attendre 1987 et la première cohabitation de l’ère Mitterrand pour assister aux premières véritables mesures de lutte contre l’épidémie. Un tournant engagé de manière assez courageuse par Michèle Barzach, la ministre de la Santé du gouvernement de Jacques Chirac.

C’est elle qui obtient que le sida soit déclaré « grande cause nationale » pour l’année 1987. Elle, encore, qui se rend au journal de 20 heures d’Antenne 2 pour annoncer la levée de l’interdiction de la publicité pour le préservatif. Surtout, Michèle Barzach décrète la mise en vente libre des seringues. Une initiative majeure pour assurer la réduction des risques chez les usagers de drogues. « À l’époque, toutes ces mesures suscitaient l’hostilité d’une partie importante de la droite. Et si Michèle Barzach a pu faire autant de choses contre le sida, c’est grâce au soutien constant de Jacques Chirac », assure Jean-Luc Romero-Michel, président d’Élus contre le sida.
Réélu en 1988, François Mitterrand nomme Claude Évin au ministère de la Santé, lequel fait passer la lutte contre le sida à la vitesse supérieure. En 1989, il crée trois organismes spécialisés : l’ANRS, chargée de coordonner la recherche ; le Conseil national du sida (CNS), préposé à l’éthique et l’Agence française de lutte contre le sida (AFLS) pour la prévention. Trois instances qui donneront une assise institutionnelle au combat contre le VIH, même si l’AFLS, très critiquée, sera dissoute en 1995.

L’année où François Mitterrand quitte l’Élysée avec un bilan très négatif aux yeux des acteurs de la lutte contre le sida. « Pendant toutes ces années, on a senti une indifférence la plus totale au plus haut niveau de l’État. Mitterrand n’a jamais eu un mot de compassion pour les malades, à part pour les hémophiles quand il a été interrogé sur l’affaire du sang contaminé », déplore Christophe Martet, président d’Act Up-Paris de 1994 à 1996.

Dans le milieu du VIH, beaucoup affirment même que François Mitterrand n’a jamais prononcé une seule fois le mot « sida » durant ses quatorze ans passés à l’Élysée. Ce n’est pas complètement exact. En mai 1989, il a même prononcé un discours entier sur le VIH à l’occasion de la première réunion, à l’Élysée, du Comité international d’éthique sur le sida, dont il avait proposé la création deux ans plus tôt. Ce jour-là, François Mitterrand exprime son espoir que « cette maladie sera, comme d’autres, combattue et vaincue ». « Mais nous sommes dans les premières veillées du combat », ajoute-t-il. Quelques paroles de circonstance, mais sans véritable souffle, alors qu’en cette année 1989, la France, avec plus de 7 000 cas déclarés de sida depuis 1982, est de loin le pays le plus touché par le VIH en Europe.

Chirac, pragmatique et déterminé face au sida

Cela se passe quelques mois avant la présidentielle de 1995. Jacques Chirac, alors maire de Paris, ne voit pas d’un très bon oeil les manifestations hebdomadaires d’Act Up-Paris devant l’Hôtel de Ville. « Le but était de dénoncer l’inaction de Paris dans la lutte contre le sida. Et, visiblement, cela ne plaisait pas beaucoup à Chirac. Car, un jour, j’ai reçu un coup de fil très ennuyé de Line Renaud, dont il était proche. Elle nous a proposé de le rencontrer. Cela n’a rien changé à nos actions, mais on a eu face à nous quelqu’un qui semblait savoir à peu près de quoi on lui parlait », raconte Christophe Martet.

Quelques mois plus tard, Jacques Chirac entre à l’Élysée où il restera douze ans. « De tous les présidents, il aura été le plus engagé contre l’épidémie », assure Willy Rozenbaum. « Il a été très tôt sensibilisé sur le sujet, notamment par Line Renaud. Et il s’est beaucoup investi pour aider Thierry Le Luron à se faire soigner aux États-Unis », indique Jean-Luc Romero-Michel.

Du premier fonds de solidarité…

Sur le plan politique, c’est sur le front de l’accès aux traitements que le Président Chirac se mobilise. Premier acte en décembre 1997, lors de la conférence d’Abidjan (Côte d’Ivoire)2. Le chef de l’État fait le voyage en compagnie de Bernard Kouchner, secrétaire d’État chargé de la Santé sous le gouvernement de Lionel Jospin durant la cohabitation. L’ancien French Doctor souhaite créer un fonds de solidarité thérapeutique pour les malades du sida. « À l’époque, ce projet rencontrait de fortes oppositions dans les autres pays riches. Beaucoup disaient que cela était utopique de mettre de l’argent pour des traitements contre le VIH en Afrique. Et que les trithérapies étaient des traitements trop sophistiqués pour les Africains, qui n’arriveraient pas à les prendre correctement ! » se souvient Bernard Kouchner.

Dans l’avion qui vole vers Abidjan, ce dernier lit le projet de discours du Président Chirac. « C’était très convenu. Alors, avec le Pr Marc Gentilini, on est allé le voir pour lui soumettre cette idée de fonds de solidarité international. On lui a dit que l’on était face à une situation insupportable, avec des traitements qui étaient disponibles au Nord alors que les malades, les plus nombreux, étaient au Sud. Et Chirac, très vite, nous a dit : “Vous avez raison, il faut le dire.” Et durant le reste du vol, on a complètement réécrit son discours », raconte Bernard Kouchner.

À Abidjan, le président Chirac s’adresse d’abord à cette Afrique où deux millions de personnes sont déjà mortes du sida. « La parole dont je suis porteur se veut celle d’une France qui ne peut rester silencieuse devant le cataclysme humain que l’épidémie de sida est en train de provoquer […] Comment pourrions-nous continuer à invoquer les droits de l’homme et la dignité humaine dans les enceintes internationales si, dans le même temps, à l’abri des meilleures raisons, nous acceptions que des millions de malades restent privés pour toujours des thérapies les plus efficaces ? » interroge Jacques Chirac, avant d’annoncer la création d’un Fonds de solidarité thérapeutique international (FSTI).

…à la création du Fonds mondial

Porté par Bernard Kouchner, ce FSTI servira de rampe de lancement pour la création en 2002 du Fonds mondial des Nations unies de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Jacques Chirac était pragmatique. À chaque fois que j’allais le voir, il disait : “Monsieur le professeur, dites-moi ce qu’il vous faut et j’essaierais de vous aider” », confie Michel Kazatchkine, qui se souvient d’une conférence organisée en 2003 à Paris. C’était un important événement puisque nous avions invité le Président brésilien Cardoso et Nelson Mandela. Et nous savions que Jacques Chirac souhaitait y annoncer le triplement de la contribution française au Fonds mondial, la faisant passer de 50 à 150 millions d’euros par an. »

La veille du jour J, le Pr Kazatchkine passe une partie de la nuit à tenter de convaincre Act Up-Paris de l’importance de l’annonce présidentielle et de ne pas faire d’esclandre. Peine perdue. Le lendemain, dès le début du discours, les militants se lèvent bruyamment. « Chirac assassin », martèlent-ils devant un Chirac un peu décontenancé. « En le raccompagnant à sa voiture, je me suis confondu en excuses. Mais le Président m’a regardé en souriant et m’a dit : “Ne vous inquiétez pas monsieur le professeur, cela me change des intermittents du spectacle !” » rapporte Michel Kazatchkine.

En 2006, le président Chirac annonce un doublement de la contribution française au Fonds mondial, la faisant passer à 300 millions d’euros. C’est également en 2006 qu’entre en vigueur sa taxe sur les billets d’avion lancée avec son homologue brésilien Lula da Silva. Malheureusement très peu appliquée par les autres pays, cette « taxe Chirac » reste pourtant une des principales sources de financement d’Unitaid, organisation qui se bat pour l’accès aux traitements.

Sarkozy dans le sillage de Carla

«Avec Carla, c’est du sérieux », avouait en janvier 2008 Nicolas Sarkozy en évoquant sa relation avec celle qui, un mois plus tard, deviendra son épouse. Et si c’était elle, Carla Bruni, qui allait convaincre son Président de mari que le sida, aussi, « c’est du sérieux… » ? C’est ce qu’ont espéré un certain nombre de militants quand ils ont appris, en décembre 2008, que l’ancien mannequin, devenue chanteuse, était nommée ambassadrice du Fonds mondial. Une manière, même indirecte, de placer la question du VIH au plus haut niveau de l’agenda élyséen. « Carla Bruni a joué un rôle important pour intéresser Nicolas Sarkozy au problème de la lutte contre le sida. Et même si l’épouse d’un Président n’a officiellement aucun rôle politique, il est clair qu’un dossier porté par elle prend une dimension particulière et une tonalité présidentielle », souligne Khalil Elouardighi, directeur des campagnes à Coalition Plus.

Subitement, la lutte contre le VIH s’est retrouvée avec une tribune médiatique assez inédite. Lors de sa nomination, en décembre, Carla Bruni-Sarkozy parle ainsi de son engagement dans Le Parisien, Elle et Paris Match. Un engagement personnel, en bonne partie lié au décès de son frère Virginio deux ans plus tôt.

Le non-rôle de la Première dame

Mais au fil du temps, en dehors de deux voyages très médiatisés au Bénin et au Burkina Faso, l’action de Carla Bruni n’est pas à la hauteur de ce qu’avaient imaginé les militants. À l’image de son mari, selon Willy Rozebaum. « Sur le sida, Sarkozy a toujours été pas mal dans la “com’”, mais assez peu dans le concret », souligne-t-il, se souvenant d’un entretien en tête à tête avec le chef de l’État à l’Élysée. « C’était au moment où le Conseil national du sida, que je présidais, avait pris position contre la suppression de l’aide médicale d’État. Sarkozy m’a fait venir pour en parler. Je lui ai exposé nos arguments, mais, en fait, il n’écoutait pas vraiment. Il était dans des postures très idéologiques. » Une déception partagée par Jean-Luc Romero-Michel : « Pour Nicolas Sarkozy, le 1er décembre a toujours été un non-événement. »

Le principal coup d’éclat de Nicolas Sarkozy se produit en septembre 2010 à la tribune des Nations unies. Avec l’annonce d’une hausse de 20 % de la contribution de la France au Fonds mondial, celle-ci passant de 300 à 360 millions d’euros par an. « La crise est sévère dans les pays riches, elle crée du déficit. Mais la crise a des conséquences bien pires pour les pays pauvres. Nous n’avons pas le droit de faire moins », affirme le Président français, qui, dans la foulée, fait part de sa volonté de créer une taxe sur les transactions financières.

Nouvelle déception pour les associations. Votée en mars 2012, juste avant sa défaite devant François Hollande, la taxe sera beaucoup moins ambitieuse que prévu. « Et, surtout, Sarkozy a choisi de l’affecter à la réduction des déficits publics en France plutôt qu’à la santé mondiale », souligne Khalil Elouardighi.

Hollande, des promesses restées lettre morte

De tous les présidents, c’est sur François Hollande que les acteurs de la lutte contre le sida sont le moins prolixes. « Peut-être parce qu’il aura été le plus décevant de tous », assène Khalil Elouardighi. « On l’a très peu entendu sur le sida, c’est vrai. Alors que son gouvernement a pris des mesures parfois intéressantes, en faisant notamment de la France le premier pays à rembourser la PrEP », nuance Jean-Luc Romero-Michel.

C’est lors de la 19e Conférence internationale sur le sida, à Washington en juillet 2012, que François Hollande fait son entrée sur la scène de la lutte. « Dans un contexte, je le sais, difficile sur le plan économique, sur le plan financier, l’engagement des États et des donateurs est indispensable », affirme le nouveau Président dans un message vidéo diffusé en ouverture de la séance plénière. « Arrêter l’épidémie de sida dans le monde, c’est possible », ajoute-t-il, en faisant part de son souhait de « créer des financements innovants, supplémentaires » en faveur de l’accès aux soins. « C’est le sens de la taxe sur les transactions financières que mon pays a décidé de mettre en place dès le 1er août 2012 », précise-t-il. En fait, il s’agit là de la taxe instaurée par Nicolas Sarkozy, mais finalement utilisée pour réduire le déficit public en France.

Le désengagement du Président

François Hollande, lui, s’engage à ce que cette taxe soit utilisée pour l’aide aux pays du Sud et à la lutte contre les pandémies. « C’était plutôt positif sauf que, dans le même temps, il a baissé de manière équivalente les autres crédits alloués au développement », décrypte Khalil Elouardighi.

Quelques mois plus tard, en novembre 2012, dans un message adressé aux assises des Élus locaux contre le sida, François Hollande affirme que « la France veut la fin du sida et elle s’en donnera les moyens ». La phrase marque les esprits et lui sera constamment rappelée face à sa décision de ne pas augmenter la contribution française au Fonds mondial, toujours fixée à 360 millions d’euros par an. Chaque année, l’Élysée répète que, dans un cadre financier contraint, ce maintien reste un geste fort. Mais, fin 2016, certaines associations accusent le Président « d’abandonner » les malades sans traitement. D’autres expriment leur satisfaction d’avoir obtenu un maintien et non une baisse de la contribution, à condition que le budget français de soutien à la santé mondiale soit maintenu. Las… ce budget fut amputé peu après.

Quelques semaines plus tard, François Hollande annonce qu’il renonce à briguer un deuxième mandat, dans la soirée du… 1er décembre. « Il ne l’a pas fait exprès bien sûr… Mais au niveau médiatique, cette annonce a tout bouleversé. Et a fait passer à la trappe toute la communication autour de la Journée mondiale de la lutte contre le sida… », se souvient Jean-Luc Romero-Michel.

Notes

1. Christophe Broqua, Agir pour ne pas mourir, Les Presses de Sciences Po., 2006

2. 10e Conférence sur le sida et les IST en Afrique (Icasa).

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