vih « Loïc, séropo indétectable »

08.10.19
Amélie Weill
4 min
Visuel « Loïc, séropo indétectable »

« Au départ, c’était thérapeutique. Pour m’aider à accepter. » Le film commence en 2014, le soleil de l’automne inonde la ville de Londres. Il y a quelques semaines, Loïc, 26 ans, est arrivé ici pour travailler. Aujourd’hui, il apprend, lors d’un dépistage, qu’il a été contaminé par le VIH. Sonné, il appelle tout de suite Iris, sa colocataire, sa veilleuse. Celle qui va tenir la caméra à ses côtés, trois ans durant, pour réaliser le documentaire Loïc, séropo indétectable, un portrait touchant et vivant, diffusé notamment à l’occasion du Sidaction 2019.

Une mauvaise cohabitation

« Je voudrais que les gens soient moins ignorants que moi sur les réalités du VIH. Quand je l’ai appris, j’ai cru que ma vie était finie. » Abasourdi par l’annonce, Loïc est rapidement pris en charge. Les médecins l’informent sur les traitements et le rassurent, ses amis se soudent autour de lui, mais hors de question de se confier à ses parents. Loïc ne veut pas leur infliger la peine et la honte qu’il ressent lui-même. Les six premiers mois sont compliqués. « J’avais l’impression de partager mon corps avec un mauvais colocataire ». Quand le traitement commence, il est d’abord difficile à accepter, à supporter. « Heureusement, ma médecin m’avait préparé aux effets secondaires, je savais que tel médicament me rendrait dépressif ou que celui-ci pourrait me faire vomir, etc. »

Pour avancer, Loïc peint des pilules. Des cachets rouges et bleus s’étalent sur une longue fresque, comme pour donner corps à cette éternelle médication. Rapidement, sa charge virale devient indétectable. « Ça a été une libération, car je n’avais plus peur de contaminer. Il m’a fallu du temps pour l’admettre, mais j’ai alors pu m’autoriser à rencontrer quelqu’un. » Les effets du traitement se stabilisent, l’onde de choc se dilue et, sous l’œil complice de la réalisatrice, le jeune homme se remet sur les rails. La vie continue, la peur diminue. « Ma première réaction a été la honte. En tant que jeune gay, je craignais que les gens se disent que je l’avais bien cherché. Je portais moi-même cette culpabilité. Mais je n’ai plus envie d’avoir honte ».

Se remettre sur les rails

Le documentaire s’achève sur un Loïc amoureux, en route pour son village natal d’Auvergne. Plusieurs années se sont écoulées depuis ce matin d’octobre et il est enfin prêt à annoncer sa séropositivité à ses parents. « Finalement, leur réaction a été très belle, ils étaient plus au courant que je ne le pensais et m’ont apporté tout leur soutien ».

Si c’est parfois « pénible de se voir à l’écran, d’entendre sa voix », le documentaire lui paraît juste, fidèle à ce qu’il est et à ce qu’il a vécu, lui qui avait préféré oublier les moments les plus sombres. Un journal intime, pour se rappeler le chemin parcouru, mais surtout pour informer. Sans être militant, il défend fermement l’importance d’ouvrir la parole. « Il y a beaucoup de barrières que je me suis mises tout seul, à cause de la stigmatisation et des idées reçues sur le VIH. J’espère faire passer un message positif, sans minimiser pour autant. » Qu’il se rassure, à travers ce témoignage résolument contemporain, c’est exactement ce qu’il fait.

Loïc, séropo indétectable, un film de Iris Lebrun, 52 minutes. 

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