L’ONUSIDA, organisation internationale créée en 1996 pour coordonner la réponse mondiale à l’épidémie de VIH, appelle à maintenir les services essentiels de lutte contre le VIH.
Dans un communiqué daté du 1er février dernier, l’organisation salue la décision du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, d’accorder une « dérogation humanitaire d’urgence », permettant la poursuite des traitements financés par le Plan présidentiel d’urgence de lutte contre le sida (PEPFAR). Ce programme américain soutient plus de 20 millions de personnes dans 55 pays, soit deux tiers des personnes vivant avec le VIH qui ont accès à un traitement dans le monde.
Cependant, l’ONUSIDA souligne que la simple continuité des traitements ne suffit pas. Le dépistage, la prévention et le soutien aux populations vulnérables – notamment les femmes, les enfants et les populations clés (travailleurs du sexe, personnes trans, usagers de drogues injectables) – doivent également être garantis. En 2024, le PEPFAR a permis à 83,8 millions de personnes d’accéder au dépistage, tandis que 2,3 millions d’adolescentes et de jeunes femmes ont bénéficié de services de prévention.
Face aux incertitudes qui pèsent sur le financement américain, de nombreuses structures de soins locales sont menacées de fermeture. Des associations sur le terrain, comme le National Forum of People Living with HIV Network Uganda (NAFOPHANU) et le Zimbabwe National Network of People Living with HIV (ZNNP+), alertent sur les conséquences dramatiques de cette suspension, qui pourrait entraîner une recrudescence des infections et une rupture de confiance au sein des communautés affectées.
Au moment où les traitements et les outils de prévention innovants à longue durée d’action deviennent disponibles, l’ONUSIDA exhorte les États-Unis à maintenir leur leadership et à intensifier leurs engagements. L’organisation rappelle que l’objectif de mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030 reste atteignable, à condition de ne pas relâcher les financements et le travail avec les associations.