Différents moyens de prévention, qui ont fait leurs preuves, sont mis en place pour prévenir l’infection par le VIH (préservatifs, PrEP, circoncision, TasP, etc.). Cependant, le nombre de nouvelles infections reste élevé. Pour endiguer ce phénomène, de nouvelles options de prévention doivent être étudiées, et mises à la disposition de tous. Les dernières avancées concernant les moyens de prévention ont été présentées par le docteur Zeda Rosenberg, lors de la session sur les innovations en recherche biomédicale. Elle est revenue sur l’importance pour les femmes d’avoir accès à différents moyens de prévention qui leur sont spécifiques, pour ne pas dépendre de leur partenaire quand il est question de leur santé sexuelle.
Les anneaux vaginaux contenant des microbicides représentent l’un des moyens de prévention qui pourraient leur être proposé. L’étude de phase III ASPIRE[1] a montré que ces anneaux, qui contiennent de la dapivirine, étaient bien tolérés et réduisaient le risque d’infection de 30 %. Ils sont en cours de processus de validation à l’EMA, pour une mise sur le marché dans les pays à ressources limitées. Les résultats préliminaires d’une nouvelle étude, menée suite à ASPIRE, montre une augmentation de l’adhérence à l’utilisation de l’anneau (de 77 % pour ASPIRE à 89 % pour HOPE). Ces données suggèrent que l’adhérence a augmenté, dès lors que les participantes ont eu connaissance des résultats des premiers essais en termes d’efficacité et de sûreté. Par ailleurs, de nouvelles générations d’anneaux à longue durée d’action (3 mois de traitement) sont à l’étude, avec des premiers résultats attendus pour 2019. Autre innovation, des gels microbicides rectaux sont également à l’étude (avec plusieurs essais en cours). L’industrie pharmaceutique ViiVHealthcare teste actuellement la mise en place de traitements préventifs injectables de longue durée pour le cabotégravir. Le docteur Zeda Rosenberg a conclu son intervention en indiquant que, pour en finir avec l’épidémie, il faut utiliser une large gamme d’options.
Pour être réellement efficace et diminuer le nombre de nouvelles infections, il ne suffit pas seulement de développer de nouvelles options technologiques, il faut également faire intervenir ensemble les instances publiques et les communautés, pour que les différents moyens de prévention, présents et à venir, puissent être facilement mis à disposition de la population. Au regard de ces difficultés, ONUSIDA vient de mettre en place cette année un plan[2]d’accélération de la prévention du VIH, dans le but de réduire le taux de nouvelles infections. Ce plan en dix étapes, destiné aux pays à revenu faible ou intermédiaire, se concentre sur vingt-cinq pays ayant eu un nombre élevé de nouvelles infections chez les adolescents et les adultes en 2016. Cet ensemble de méthodes de prévention combine approches biomédicales et structurelles.
[1] A Study to Prevent Infection with a Ring for Extended Use : étude de phase 3 pour déterminer si un anneau vaginal contenant de la dapivirine est une méthode sûre et efficace de protection contre la transmission sexuelle du VIH, lorsqu’elle est utilisée par les femmes pendant un mois.
[2] HIV Prevention 2020 : http://www.unaids.org/sites/default/files/media_asset/hiv-prevention-2020-road-map_en.pdf