vih Mutualisation réussie à la JEALS

13.12.17
Par Sandrine Fournier
4 min

À la veille du congrès de la Société française de lutte contre le sida s’est tenue le 18 octobre, à Nice, la troisième édition de la Journée d’échanges des acteurs de la lutte contre le sida.

Une nouveauté cette année : le « relais des animateurs ». Au lieu de choisir entre différentes sessions simultanées,lesparticipants, répartis en quatre groupes, recevaient toutes les trente minutes, un pool d’animateurs stimulant les échanges. Quatre thématiques ont été abordées : la médiation, l’accès aux droits et aux soins, les spécificités des territoires et la prévention, dont le dépistage.

Il s’agissait de favoriser la discussion autour des pratiques et des problématiques rencontrées sur le terrain et de mutualiser les expériences afin d’aboutir à des recommandations.

Constats et recommandations

Le thème de la médiation en santé a traversé l’ensemble des ateliers. Il a été rappelé le rôle essentiel joué par les médiateurs issus des communautés que l’on souhaite atteindre, quelles qu’elles soient (migrants, gays, travailleurs du sexe, usagers de drogue, etc.). Malgré l’inscription de la médiation dans la dernière loi de santé [1], le financement des postes n’est toujours pas pérenne.

Au registre des droits sociaux, les participants partageaient les mêmes constats : les ruptures d’accès aux soins liées à la mise en place de la protection universelle maladie (Puma) ; la disparité des délais d’instruction des demandes d’ouverture de droits selon les territoires ; l’augmentation des refus de soins pour absence de couverture médicale. L’appui des Corevih pour documenter la détérioration de l’accès aux soins ou l’implication des élus locaux figuraient ainsi parmi les recommandations.

La situation des personnes incarcérées a largement été discutée, notamment les risques de « perdus de vue » à la sortie de prison. Tous s’accordaient sur la méconnaissance du système pénitentiaire par les médecins et sur la difficulté rencontrée par les associations pour intervenir en prison. La nécessité de cartographier les ressources disponibles localement et le renforcement du travail en réseau étaient, entre autres, recommandés. En l’absence de données actualisées, les remontées de terrain et les moments de mutualisation entre acteurs prennent tout leur sens.

Enfin, en matière de prévention et de dépistage, la question de l’accès aux populations les plus éloignées des structures classiques était largement partagée. Le travail en réseau avec des acteurs locaux, comme les Restos du cœur ou Emmaüs, a été mis en avant, ainsi que la stratégie visant à proposer une offre de conseils et de dépistages élargie afin de ne pas effrayer ou stigmatiser les personnes. Là encore, la médiation réalisée par des acteurs issus des communautés que l’on veut toucher a été plébiscitée, avec l’exemple de l’association Espoir (Essonne) qui parvient à dépister des jeunes gays d’origine afro-caribéenne depuis qu’elle a recruté l’un d’entre eux parmi ses intervenants.

Au terme de cette journée d’échanges, on peut regretter l’absence de dialogue entre les représentants de l’Office français de l’immigration et de l’intégration et les associations [2], mais on peut aussi souligner la réussite de ces ateliers, enfin participatifs.

Notes

[1] Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.

[2] Lire à ce sujet l’article « Séjour pour raisons médicales : une occasion ratée de débattre avec l’OFII » sur : seronet.info

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