La récente baisse drastique des emplois aidés décidée par l’État vient s’ajouter à la liste des facteurs de vulnérabilité du secteur associatif auxquels n’échappent pas les associations de lutte contre le sida.
Déjà fragilisées par la baisse des financements publics, de nombreuses actions, essentielles pour la lutte contre le VIH, se trouvent compromises du fait de la disparition de ces aides à l’embauche de personnels, qui n’aurait clairement pas pu être financée par nos associations sans cela !
L’impact sur nos associations des politiques budgétaires publiques restrictives se mesure, hélas, depuis plusieurs années. Pour ne citer qu’elles :
- mise en concurrence de projets du fait de l’arrêt des subventions au profit d’appels d’offres ;
- augmentation de la charge administrative induite par l’obligation de multiplier les sources de financement pour maintenir des projets ;
- disparition de « petites associations » au profit de « gros opérateurs » du fait de la volonté des financeurs publics de traiter avec un nombre restreint d’acteurs.
Aussi, la crainte exprimée depuis plusieurs années par nos associations quant à leur pérennité et, en conséquence, celle de leurs actions se durcit à un moment où la demande de solidarité est de plus en plus forte chez les personnes vivant avec le VIH en raison de la crise économique et sociale, et dans un contexte national où les besoins d’information, de prévention et de réduction des risques restent très prégnants !
En parallèle, la « disparition » de la lutte contre le VIH/sida dans les priorités des futurs programmes régionaux de santé n’est pas faite pour rassurer nos associations, dont la spécificité a pourtant été maintes fois démontrée tant sur le terrain de la prévention et de la réduction des risques que sur celui de l’accompagnement global et du parcours de santé des personnes vivant avec le VIH.
Assistons-nous à la fin programmée des associations de lutte contre le sida, alors que depuis plus de trente ans celles-ci assurent un rôle indéniable en santé publique face à une épidémie qui continue à dénombrer environ 6 000 nouvelles contaminations chaque année ?