Focus sur les bénévoles de la 21e Conférence internationale de Durban.
Leurs t-shirts jaune poussin les rendent facilement repérables. Depuis le début de la semaine, entre 800 et 1000 bénévoles travaillent au bon déroulement de la Conférence mondiale qui se tient à Durban jusqu’au 22 juillet. Venus d’Afrique du Sud ou de bien plus loin, « la majorité d’entre eux sont étudiants dans le secteur de la santé », explique Dominique Bals, lui-même bénévole depuis sept ans. Pour cet Allemand devenu coordinateur général des volontaires, « participer à une conférence de ce genre où viennent s’exprimer les plus grands scientifiques est une expérience géniale pour un jeune du milieu qui n’a pas forcément les moyens de se payer l’entrée à presque 800 euros… »
Jeunes et concernés
Etudiant infirmier à l’Université du KwaZulu-Natal, Francis, 33 ans et veste de costume, est plutôt content d’être assigné au rangement des salles durant les présentations : « J’en profite pour tendre l’oreille pour entendre ce qu’il se dit et pouvoir partager les informations lorsque je serai de retour chez moi, au Ghana. » Neo, également en formation pour devenir infirmière, est quant à elle venue du Botswana pour « apprendre, me tenir au courant des dernières avancées et rencontrer des professionnels du secteur. C’est un bon moyen pour savoir comment agir quand je rentrerai ! » 77 jeunes volontaires ont fait le chemin dans un bus mis à disposition par l’état botswanais pour venir prêter main forte. « Il y a une forte prévalence du VIH chez nous [22,2 % chez les adultes], commente la jeune femme, et nous avons besoin que les jeunes s’impliquent davantage. »
C’est aussi l’avis d’Elliott, un jeune New-yorkais de 22 ans, déjà impliqué lors de la Conférence mondiale de Washington en 2012 et qui a eu envie de revivre l’expérience : « La lutte contre le VIH/sida a besoin du soutien des jeunes », assure ce bénévole au « centre Médias ». Lui aussi prépare un diplôme en santé publique, dans le but d’accompagner les personnes qui vieillissent avec le VIH. Comme tous ses camarades, il n’est pas impliqué uniquement pour des raisons professionnelles : « Mon oncle est mort du sida avant ma naissance, mais mon père et ma grand-mère m’en ont beaucoup parlé. En tant qu’homme gay, je connais aussi beaucoup de gens de mon entourage qui vivent avec le VIH ou connaissent des gens touchés. »
Culture du bénévolat
Ce qui les lie, c’est aussi une certaine « culture » du bénévolat. Originaire du Malawi, Marcia vient de terminer un contrat chez Onusida et « pense que c’est la parfaite conclusion de cette expérience, d’être sur le terrain et de vivre cela ». La jeune femme de 27 ans se dit particulièrement concernée par les discriminations liées au genre et la violence envers les enfants, qui nourrissent l’épidémie de VIH. Même enthousiasme pour la petite rousse Emily, des PeaceCorps, qui vit au Swaziland, un pays rongé par le VIH : « C’est juste génial d’être ici et de pouvoir participer ! »
« Je travaille depuis dix ans dans le domaine de la lutte contre le VIH, donc je sais l’importance de ce type de conférence, c’est pourquoi j’ai voulu participer », confirme Oyeleye, 37 ans, venu de Trinité-et-Tobago pour superviser les bénévoles du village associatif. « J’ai dépensé des milliers pour venir, entre le transport et l’hébergement qui ne sont pas pris en charge… Mais aujourd’hui, j’ai pu assister à trois sessions très intéressantes car je ne travaillais que cet après-midi, et surtout, j’ai pu faire de la prévention en direct et c’était juste fantastique… » Et de conclure en riant : « Heureusement que nous sommes passionné.e.s ! »