vih Plus to minus

18.12.18
Irina Minima
4 min

Traduit par Amélie Weil

Rita et Sergueï

En couple depuis un an et demi. A Novosibirsk

Nous nous sommes rencontrés lors d’une audition publique sur la réorganisation du centre de prise en charge VIH, à Novosibirsk. L’un de nous était présent pour exercer son métier de journaliste, l’autre pour représenter la communauté des PVVIH. Le diagnostic était donc sans appel. Dès le début de notre histoire, nous savions que nous n’avions pas le même statut sérologique.

Celui qui n’est pas porteur du virus se fait régulièrement dépisté. Parfois, il nous arrive d’avoir besoin d’un préservatif, sans en avoir pour autant sous la main. C’est l’une des complications que l’on rencontre lorsque l’on vit avec le VIH. Cependant, nous n’excluons pas la possibilité d’avoir un jour un enfant. Nous savons que nous sommes capables d’en avoir un naturellement. Avec le développement de la médecine moderne et l’existence des traitements antirétroviraux, cette perspective est désormais sûre et rassurante. Nous sommes bien informés sur la prophylaxie pré-exposition, mais nous ne pouvons pas nous le permettre financièrement pour l’instant. Certains de nos proches ont honte de compter quelqu’un de séropositif parmi les membres de leur famille. L’attitude de nos parents a changé grâce à la sensibilisation faite autour du VIH, de la stigmatisation et de la situation des PVVIH en Russie, mais longtemps, ils ont pensé que nous nous ne pourrions pas avoir d’enfants en bonne santé. Peu importe ce qu’ils disent, nous ne nous laissons pas influencer. Tant de facteurs peuvent affecter les relations amoureuses, mais pas le VIH.

Demir et Aaron

En couple depuis deux ans. A Moscow

Nous nous sommes connus dans un camps de migrants. C’est là que nous avons commencé à sortir ensemble. Les circonstances étaient difficiles. Un jour, il m’a annoncé qu’il était séropositif. Dans son pays, les gens peuvent être mis en danger à cause de leur orientation sexuelle, et personne ne parle du VIH. Il ne savait donc presque rien de cette maladie. Nous sommes de nationalités différentes, et comme nous parlions deux langues différentes, nous avons commencé à étudier pour pouvoir communiquer. Mon partenaire refusait de se protéger, nous vivions dans la crainte de la contagion. Nous avons alors tous les deux décidé d’avoir recours à la prophylaxie pré-exposition.

Quand j’ai appris le diagnostic, je n’en ai parlé à personne. Je me considérais comme une source d’infection, j’avais perdu mon sentiment d’appartenance à la société. Je craignais énormément la réaction de mes parents et j’avais peur de ne pouvoir échanger qu’avec un nombre très restreint de proches. Mais mon cercle intime n’a pas beaucoup changé. Mes parents ont appris mon statut sérologique, ainsi que mon orientation sexuelle. Suite à cela, nous avons coupé les ponts pendant quatre ans. Depuis 2013, je suis sous traitement antirétroviral. Au début, je me médicamentais moi-même, j’avais mon propre schéma de prises. C’était très compliqué, je devais me déplacer dans différentes villes pour avoir accès au traitement.

Je m’inquiète car nous n’utilisons pas de protection, même si notre médecin nous assure qu’avec une charge virale indétectable et en l’absence de contacts sexuels avec d’autres partenaires, il n’y a aucun risque. Dans la vie de tous les jours, le mépris et l’ignorance sont des formes assez communes de discriminations auxquelles je dois faire face.

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