vih Quand les assos sont à l’agonie, l’État supprime les emplois aidés

18.12.18
Horia Kebabza et Julie Sarrazin, codirectrices de Grisélidis
3 min

Les emplois aidés ont toujours été un dispositif largement insuffisant, entraînant le maintien dans la précarité des plus exclu·e·s sans permettre une réelle pérennisation de l’emploi. Pour autant, ce système a permis de subventionner des associations comme la nôtre, dans une période où nous subissions de plein fouet la baisse chronique des financements publics et privés.

Lors d’un discours prononcé fin 2017, Emmanuel Macron, en parlant des emplois aidés, nous a rappelé « que ceux qui les défendent les prennent ». À Grisélidis, nous les avons « pris » afin de recruter des personnes « inemployables » sur le marché de l’emploi : des travailleur·euse·s du sexe, des migrant·e·s et des jeunes diplômé·e·s. Nous avons pérennisé leurs postes dès que cela a été possible. Il n’a jamais été question de changer de salarié·e·s tous les deux ans, voire tous les ans comme cela se pratique dans bien des institutions… Notre politique était d’appliquer une grille de salaire identique pour toutes et tous, et de pouvoir recruter au maximum les salarié·e·s à temps plein, emploi aidé ou pas. Nous avons ainsi pu maintenir nos missions de prévention, d’accès aux soins et aux droits avec les travailleur·euse·s du sexe de rue et d’Internet, de médiation culturelle et de défense des droits des malades, des migrant·e·s et des groupes minorisés.

Aujourd’hui, nous subissons les conséquences de la fin des emplois aidés, comme l’ensemble du milieu associatif. Nous sommes en grande difficulté financière, alors que les besoins sur le terrain sont immenses. Comment maintenir nos actions alors qu’un nouveau dispositif, le parcours emploi compétences (PEC), propose de prendre en charge à peine 50 % du salaire et que sa mise en place est bien plus lente et complexe que précédemment ?

Loin de vouloir prendre la défense d’emplois au rabais, nous déplorons encore et toujours la baisse du soutien de l’État envers le secteur associatif, et ce, quand celui-ci se désengage et que les inégalités, la pauvreté et la précarité touchent plus que jamais notre pays et notre monde.

Que ferons-nous quand toutes les associations d’aide aux pauvres et aux exclu·e·s auront fermé leurs portes faute de soutien financier ? Sommes-nous prêt·e·s à vivre dans une société encore plus injuste et excluante qu’aujourd’hui ?

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