Le programme[i] de cette année était aussi riche que la salle était comble avec ses 140 participants. Après une introduction de Florence Thune et Serawit Bruck-Landais, respectivement Directrice Générale de Sidaction et directrice des programmes scientifiques et médicaux, ce fut au tour du Pr Jean-François Delfraissy, président du premier comité scientifique de Sidaction de prendre la parole. Il est notamment revenu sur l’historique de la lutte contre le VIH depuis 1994.
La multidisciplinarité de la recherche sur le VIH, des sciences sociales à la recherche fondamentale, était bien représentée au cours de cette journée. Il a été question des populations exposées au VIH en France et à l’étranger avec notamment un regard sur le retard de croissance des adolescents vivants avec le VIH en Afrique, et l’appropriation de la PreP chez les HSH en Ile de France. Du coté fondamentale, les travaux qui ont fait l’actualité de ces derniers mois étaient également présentés : la protéine NONO[ii] qui permet au système immunitaire de détecter le virus VIH de type 2, la découverte de nouveaux réservoirs tissulaires dans le pénis[iii], le rôle potentiel du métabolisme glucidique des lymphocytes T dans l’infection par le VIH[iv]. Les sessions orales ont fait la part belle aux jeunes chercheurs puisque sur les quinze présentations, neuf étaient réalisées par des jeunes chercheurs en post-doctorat ou en thèse.
La fin de la journée fut marquée par une discussion avec l’auditoire autour de la perception de l’évolution de la place du VIH dans notre société : « pourquoi et comment raviver l’intérêt général autour du VIH ». Cette discussion a commencé par une courte présentation d’Asier Saez-Cirion sur l’intérêt porté par le grand public aux thématiques liées au VIH. En s’appuyant de données de tendance de recherche de mot clé lié au VIH sur le net, il a suggéré que cet intérêt n’avait pas faiblit au cours des cinq dernières années, mais restait constant. Les échanges avec les chercheurs qui ont suivi ont porté sur différents aspects. Il a notamment été question de la propagation de « fake news » sur les réseaux sociaux, notamment la remise en question de propos scientifiques. Les chercheurs ont exprimé leur désir d’aller à l’encontre de ces propos tenus en utilisant les mêmes canaux de communication. Une des idées avancées : pouvoir parler plus facilement de leurs travaux et découvertes auprès du grand public pour les sensibiliser. Ils ont bien compris que l’information envers le grand public pouvait être difficile à mener et que cette sensibilisation à l’information devait se faire sur le long terme et non pas petites touches.
[i] https://www.sidaction.org/sinformer/transversal/articles/885-5eme-Journee-Scientifique-Sidaction