vih Retour sur la 6ème Journée Scientifique Sidaction

04.03.20
Nora Yahia
4 min
Visuel Retour sur la 6ème Journée Scientifique Sidaction

Vendredi 7 février 2020, pas moins de 160 personnes étaient au rendez-vous de la 6ème édition de la Journée Scientifique Sidaction (JSS), organisée à la faculté de médecine Sorbonne Université de la Pitié-Salpêtrière. Ouverte à tous les acteurs de la recherche (chercheurs, cliniciens, associatifs), cette journée est dédiée aux chercheurs financés par l’association qui viennent présenter l’avancement de leurs travaux. Retour sur cet évènement.

Chaque année, depuis maintenant six ans, Sidaction organise la Journée Scientifique Sidaction, une conférence où les chercheurs soutenus par l’association viennent présenter leurs derniers résultats. Cette journée se veut un lieu d’échange et de partage entre chercheurs de tous horizons, autour des thématiques du VIH. C’est aussi l’occasion pour les équipes Sidaction de suivre l’avancement des projets de recherche financés. Pour cette édition, 39 chercheurs ont présenté leurs travaux lors de sessions orales ou affichées. Le programme de cette année, comme celui des éditions précédentes, reflétait bien la pluridisciplinarité des projets financés par Sidaction. Un large éventail de thématiques, allant de la biologie du virus au dépistage et la qualité de vie, ont été balayés par les différents orateurs.

Des mécanismes cellulaires jusqu’à la PrEP

Un des sujets largement abordés dans les présentations, aussi bien orales qu’affichées, portait sur les mécanismes d’intégration du virus et les dispositifs de contrôle mis en place par la cellule pour s’en prémunir. En sciences sociales, différentes problématiques ont été discutées : dépistage, santé sexuelle et qualité de vie des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Maxime Inghels du Centre Population et Développement (Ceped) à Paris a présenté les différentes études menées au cours de sa thèse. Il a notamment exposé les limites du dépistage à l’initiative des soignants en Côte d’Ivoire, que ce soit en consultations à l’occasion d’un mariage, en consultations prénatales ou encore en consultations pour infections sexuellement transmissibles. Dans le domaine de la santé sexuelle, Xavier Mabire du laboratoire GRePS (Université Lyon 2) a présenté son travail de thèse sur les volontaires de l’essai Ipergay [i]. Il a notamment montré les effets bénéfiques de l’usage de PrEP [ii] qui, au-delà de la forte réduction de l’incidence liée à son usage, permet de renforcer le « pouvoir d’agir » [iii] des volontaires de l’essai. 

Une session orale était dédiée au rôle antagoniste des antirétroviraux (ARVs). Les traitements ARVs sont bénéfiques aux PvVIH puisqu’ils leur permettent de contrôler l’infection et l’effet néfaste du virus sur l’organisme. Cyril Planchais (Institut Pasteur) a ainsi expliqué qu’une mise sous traitement précoce prévenait les altérations de la barrière intestinale et limitait l’émergence de lymphocytes B autoréactifs intestinaux. Pour autant, ces mêmes traitements peuvent avoir un impact négatif sur la santé des personnes, comme l’a présenté Jennifer Gorwood (Centre de recherche St Antoine). Ses travaux, menés dans une cohorte de PVVIH obèses et dans un modèle animal, montrent le rôle délétère des inhibiteurs d’intégrase (dolutégravir et raltégravir) sur les tissus adipeux.

L’appel à projets scientifiques évolue

Également au programme, deux interventions de chercheurs reconnus dans leur domaine : le Docteur Matthieu Perreau de l’Université de Lausanne et le Professeur Jean-Michel Molina de l’Hôpital St Louis. Le Docteur Perreau a présenté ses travaux sur le rôle d’une sous population de lymphocytes T CD4 dans la persistance du VIH. Le Professeur Molina a, quant à lui, présenté les résultats de l’étude Prévenir, soutenue par Sidaction, dont l’objectif est d’améliorer l’offre de PrEP en Île-de-France et d’évaluer l’impact de cette stratégie de prévention sur l’épidémie du VIH.

La journée s’est conclue par la présentation de la nouvelle configuration des appels à projets annuels par Serawit Brick-Landais, la directrice des programmes scientifiques et médicaux, et d’Asier Saez-Cirion, président du Comité scientifique de Sidaction. Cette nouvelle configuration a pour ambition d’inciter et d’accompagner le développement de programmes ambitieux et multidisciplinaires et de mieux répondre aux enjeux relatifs à la qualité de vie et prise en charge des personnes affectées et infectées par le VIH.

Notes

[i] Essai d’efficacité d’un traitement préventif du VIH chez des hommes homosexuels mené en France et au Canada entre 2012 et 2016.

[ii] Prophylaxie pré-exposition

[iii] La notion de « développement du pouvoir d’agir », ou d’enpowerment en anglais, désigne la possibilité d’opérer un meilleur contrôle sur ce qui est important pour soi, ses proches, ou la collectivité à laquelle on s’identifie. 

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