vih Retrouver le goût d’aimer

08.07.19
Cécile Josselin
3 min
Visuel Retrouver le
goût d’aimer

La santé sexuelle des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) a longtemps été sacrifiée aux impératifs de prévention, de dépistage et de soins médicaux. C’est pourtant un aspect essentiel qui affecte profondément leur qualité de vie. Pour pallier cette lacune, en 2011, l’institut Alfred-Fournier a créé un programme. Coordonné par David Friboulet, psychothérapeute et sexologue, il consiste à accompagner 70 à 75 PVVIH par an. Quelle que soit leur orientation sexuelle, ces personnes bénéficient d’un lieu convivial pour parler de sexualité sans se sentir jugées, agressées ou dévaluées.

« Nous tâchons de renforcer leurs connaissances sur la maladie et de leur apprendre à mieux vivre avec leur pathologie. Nous voulons aussi leur permettre d’exprimer leurs difficultés psychologiques, relationnelles et sexuelles dans un environnement bienveillant », explique-t-il. 

Une approche personnalisée

Construit autour de séances collectives les mercredis soir (programmées en deux sessions, deux fois par an) et de consultations individuelles proposées selon les besoins de chacun, le programme aborde les notions d’estime de soi et d’impact du VIH dans sa relation aux autres, tant dans l’environnement familial, social, affectif que sexuel. « Nous essayons de faire émerger des projets et des envies qui pourraient leur permettre d’aller de l’avant », poursuit David Friboulet. Les séances se terminent par un atelier médical très apprécié, durant lequel les participants rencontrent deux ou trois médecins infectiologues de l’institut Alfred-Fournier venus répondre à leurs questions.

« Certaines personnes ont vécu des expériences de rejet et de discrimination lorsqu’elles ont annoncé leur séropositivité à leur partenaire, et cela a entraîné un repli affectif et une peur de s’attacher qui entament profondément leur qualité de vie », souligne-t-il.

Christelle, qui a bénéficié de ce programme il y a un an, était précisément dans ce cas de figure : « Je redoutais tellement le moment décisif du dévoilement que j’étais sur le point de renoncer à avoir une vie affective et sexuelle. » Si elle est encore célibataire, grâce au programme, elle a trouvé le courage de s’inscrire sur un site de rencontre et aborde aujourd’hui l’éventualité d’une relation avec plus de sérénité.

Un soutien moral et psychologique

Les ateliers sont aussi l’occasion de rappeler certains faits rassurants, comme l’explique Damien : « Je n’avais pas compris qu’en étant indétectable je n’étais plus contagieux. Entendre des médecins me l’expliquer m’a rassuré et déculpabilisé. » « Le programme leur permet de comprendre qu’ils ne sont pas seuls à se débattre dans leurs difficultés. Ils y trouvent un soutien moral et psychologique qui permet de rompre leur solitude par rapport à la maladie », souligne le sexologue. Une des particularités du programme est que les ateliers sont coanimés par un (ou une) patient(e) ressource qui prépare les séquences pédagogiques et dresse le résumé des ateliers, servant de lien entre David Friboulet et ses patients.

Il n’est d’ailleurs pas rare que ces rencontres se poursuivent ensuite hors du programme, comme nous le rapporte Christelle. Preuve s’il en était besoin que ces moments construisent une nouvelle dynamique pour les personnes.

Agissez
Pour lutter contre le VIH/sida
Je donne
45€

Pour informer
24 personnes
sur le dépistage.

Faire un don
hearts

Pour contribuer à lutter contre le VIH

Nos actus

Toutes les actus
Restez informés En vous inscrivant à la newsletter
Vous acceptez que cette adresse de messagerie soit utilisée par Sidaction uniquement pour vous envoyer nos lettres d’information et nos appels à la générosité. En savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Partagez,
likez,
tweetez
Et plus si affinités