vih Rwanda, Brésil : prévalence, dépistage et prise en charge de deux « populations clés »

24.10.16
Vincent Douris
3 min

Parmi les populations clés, reconnues comme particulièrement vulnérables au risque d’acquisition du VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les femmes transgenres font l’objet d’une attention sans cesse accrue au fil des ans. Pour autant, leur situation au regard du VIH est parfois mal connue, et certains travaux viennent contrecarrer une vision parfois très pessimiste.

Julien Nyombayire, du Project San Francisco, Kigali, a présenté les résultats de la première étude de prévalence du VIH menée entre janvier et mai 2015 auprès d’HSH au Rwanda[1]. Combinant le résultat du dépistage du VIH à l’analyse des facteurs associés à la séropositivité, cette étude a été menée auprès de 500 hommes.

La population étudiée est jeune (l’âge moyen est de 24 ans), très souvent célibataire (98%) et scolarisée (plus de 40% des participants ont un niveau d’étude secondaire). L’âge moyen au premier rapport sexuel est de 19 ans, et près de 50% des répondants rapportent une sexualité homosexuelle exclusive. Plus de 40% indiquent une sexualité transactionnelle avec des hommes, 6% avec des femmes, et 14% indiquent avoir subi des rapports sexuels forcés. 28% indiquent ne pas avoir utilisé de préservatif au cours du mois précédent l’enquête, contre 43% rapportant leur usage constant. 86% ont été testés pour le VIH et connaissent leur statut sérologique. Au regard du taux d’usage du préservatif, la prévalence paraît étonnamment faible : elle est estimée à 4%. Toutefois, ce qui doit être rappelé sont les bons résultats du Rwanda en termes de dépistage et de prise en charge : 52% des personnes vivant avec le VIH de ce pays sont en situation de succès virologique, un taux comparable à la France, et l’un des meilleurs du continent africain.

Une autre donnée relativement inattendue vient du Brésil[2]. A l’instar des HSH Rwandais, peu de données sont disponibles sur les femmes transgenres du Brésil. Beatriz Grinsztejn, du projet FIORCRUZ, a présenté l’étude Transcender, un travail visant à caractériser le succès du dépistage et de la prise en charge des femmes transgenres vivant avec le VIH à Rio de Janeiro.

345 femmes transgenres ont été recrutées dans le cadre de cette étude, menée d’août 2015 à janvier 2016. La quasi-totalité des participantes a accepté le dépistage du VIH. La prévalence est très élevée dans cette population, supérieure à 31%. De 90%, le taux de personnes connaissant leur statut sérologique est aussi très élevé. Mais le taux de personnes prises en charge l’est moins (70% des personnes ont déjà consulté et 64% sont suivies médicalement). S’il doit encore être renforcé, le taux de succès virologique est relativement élevé, notamment pour une population couramment stigmatisée : 57% des volontaires de l’étude ont en effet une charge virale indétectable. Les facteurs principaux associés aux situations d’échec virologique sont, sans surprise, les difficultés d’accès aux soins, mais également l’insécurité en termes de logement et le mélanotype (les personnes noires étant moins souvent en situation de succès virologique). Ces résultats relativement bons sont toutefois présentés avec prudence par Beatriz Grinsztejn, pour qui les disparités du succès virologique doivent être situées dans un contexte d’accès universel au traitement et doivent conduire au renforcement d’approches multifactorielles visant la réduction des inégalités de santé.

[1] Présentation OA05.01, Behavioral and Biological Risk Factors among MSM in Kigali, Rwanda

[2] Présentation OA05.06LB, HIV Treatment Cascade among Transgender Women: Population Estimates from Rio de Janeiro, Brazil

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