L’appel à projets scientifique de Sidaction fait – en partie – peau neuve ! Comme annoncé lors de la dernière journée scientifique de l’association, une des deux sessions annuelles sera désormais thématisée. Transversal fait le point avec Serawit Bruck-Landais, la directrice des programmes scientifiques de Sidaction.
Transversal : Pourquoi faire évoluer l’appel à projets scientifique ?
Serawit Bruck-Landais : Sidaction a toujours financé la recherche en passant par des appels à projets généralistes, avec l’idée de répondre aux besoins des chercheurs. L’évolution de l’épidémie, et les nouveaux enjeux qu’elle soulève, rend nécessaire un meilleur « positionnement » de notre soutien financier. Sidaction ambitionne aujourd’hui d’indiquer des directions, d’être un moteur pour la recherche. L’idée est également de mieux visibiliser l’apport de Sidaction dans la lutte contre le VIH.
T : Concrètement, comment cela va se passer ?
SBL : La première session des appels à projets restera généraliste. La seconde en revanche proposera des axes de recherche pour accompagner, donner une orientation aux chercheurs. Amenés à changer tous les trois ou quatre ans, les axes proposés aujourd’hui sont encore assez larges. Il s’agira de les affiner tous les ans, en fonction de l’actualité scientifique, des questions de recherche proposées et des projets retenus.
L’évolution de l’épidémie, et les nouveaux enjeux qu’elle soulève, rend nécessaire un meilleur positionnement de notre soutien financier.
T : Quels sont les premiers axes retenus ?
SBL : Deux grandes orientations seront proposées cette année. La première veut répondre aux besoins des personnes vivant avec VIH, les plus affectés notamment. Cela se traduit par un premier axe baptisé « la personne au centre la recherche ». En pratique, les recherches soutenues concerneront certains groupes de population, les personnes qui vieillissent par exemple, adresseront les questions d’éthique dans la recherche ou, encore, s’attacheront à trouver des solutions pour limiter les dépistages tardifs, encore trop nombreux. L’autre axe proposé vise à mieux comprendre le fonctionnement de l’infection, à déterminer de nouvelles réponses thérapeutiques, hors antirétroviraux. Cette axe cible les recherches menées sur la cellule, la compréhension et le renforcement de la réponse immunitaire ou encore la maladie résiduelle : en effet, même traité et indétectable, le VIH, encore latent dans l’organisme, provoque un vieillissement immunitaire accéléré ou différentes co-morbidités contre lesquels nous souhaitons lutter.