Une étude, publiée en 2020 dans la revue Nature Communications, révèle que les fœtus féminins semblent plus susceptibles d’être infectés par le VIH in utero.
Menée au KwaZulu-Natal, province de l’Afrique du Sud, une étude révèle que les fœtus féminins semblent plus susceptibles d’être infectés par le VIH in utero que leurs homologues masculins [i]. Les résultats de cette recherche montrent un risque accru d’infection chez les filles par rapport aux garçons, suggérant une dynamique complexe entre le VIH et la réponse immunitaire différente en fonction du sexe.
L’étude s’est concentrée sur une cohorte de plus de 170 nourrissons infectés in utero par le VIH dans la région du KwaZulu-Natal. Les chercheurs ont analysé les différences immunitaires entre les sexes, se penchant notamment sur la réponse innée des fœtus aux virus.
Les résultats indiquent que les filles présentent une susceptibilité accrue à l’infection, en raison de différences dans leur réponse immunitaire innée par rapport aux garçons. Les virus transmis aux filles ont une capacité de réplication plus faible et une résistance accrue à l’interféron de type I par rapport à ceux transmis aux garçons.
Cette différence s’expliquerait donc par la réponse immunitaire innée qui diffère entre les sexes. Les filles présentent une réponse immunitaire innée plus robuste que les garçons, offrant un meilleur contrôle de l’infection. Cependant, cette activation immunitaire plus élevée comporte le risque d’une inflammation accrue accélérant la progression de la maladie.
Une prédisposition des filles à être plus vulnérable à l’infection
De plus, la transmission in utero favorise les virus résistants à certains traitements chez les filles, contribuant ainsi à leur vulnérabilité accrue. Ces facteurs, combinés à des mécanismes génétiques et hormonaux, contribuent à la prédisposition des filles à être plus vulnérables à l’infection par le VIH que les garçons.
Cette recherche souligne l’importance cruciale de comprendre les différences dans la réponse immunitaire au VIH in utero. Les filles semblent avoir un risque plus élevé d’infection, tandis que les garçons semblent mieux contrôler le virus, même en cas de non-respect du traitement. Ces résultats mettent en évidence la nécessité d’ajuster les stratégies de prévention et de traitement du VIH en tenant compte de ces différences entre les sexes.
Une approche plus ciblée et individualisée pourrait contribuer à améliorer l’efficacité des interventions pour réduire la transmission mère-enfant du VIH.
[i] https://www.nature.com/articles/s41467-020-15632-y