vih Un appel contre les hépatites B et C

19.09.18
Kheira Bettayeb
3 min
Visuel Un appel contre les hépatites B et C

Qu’est-ce qu’au juste l’appel de Bordeaux ?

C’est un signal d’alarme lancé en direction des autorités sanitaires des pays francophones. Signé par plusieurs experts, dont Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008, et plusieurs ministres de la Santé, il vise à secouer l’apathie internationale face aux hépatites B et C. Dues aux virus des hépatites B (VHB) et C (VHC) et sans symptômes pendant plusieurs années, ces infections induisent une inflammation du foie. Laquelle peut évoluer vers une cirrhose, voire un cancer du foie. Or elles peuvent être traitées, voire éradiquées en ce qui concerne l’hépatite C. 

En quoi ces infections sont-elles une urgence sanitaire mondiale?

Avec près de 1,4 million de morts par an et 328 millions de personnes infectées, les hépatites B et C dépassent aujourd’hui les trois grandes endémies – VIH, tuberculose et paludisme – tant en nombre de décès que de personnes affectées. Alors que la mortalité liée à la tuberculose et au VIH diminue, le nombre de décès dus au VHB et au VHC a augmenté de 22 % depuis le début des années 2000. En France, ces deux virus tuent 4 000 personnes par an.

Pourquoi les États peinent-ils à les contenir ?

Parce que 91 % des personnes vivant avec le VHB dans le monde et 80 % de celles vivant avec le VHC ignorent leur statut sérologique. Comme les hépatites évoluent souvent sans symptômes, le diagnostic est tardif. Il manque une culture du dépistage proposé par les professionnels de santé, mais aussi à la demande des patients. Autre problème, les traitements ne sont pas accessibles pour tous et partout, notamment du fait de leur coût élevé. Résultat, seules 8 % et 7 % des personnes diagnostiquées respectivement pour le VHB et le VHC sont traitées. Pourtant des efforts sont réalisés, et les génériques pour le traitement de l’hépatite C – moins onéreux que les princeps – deviennent disponibles au Sud. Mais pour y avoir recours, encore faut-il être dépisté…

Quelles sont les principales revendications de l’appel de Bordeaux ?

Il plaide pour la mise en place de stratégies nationales de prévention, de dépistage et de traitement, conjointes aux hépatites B et C et au VIH. De plus, nous demandons que les traitements anti-VHB et anti-VHC soient accessibles sous forme de génériques ou à des tarifs raisonnables partout. Enfin, cet appel souligne la nécessité de sensibiliser les populations à ces infections et aux solutions existantes pour lutter contre elles.

Quels sont les objectifs à long terme ?

Arriver à diagnostiquer 90 % des personnes infectées par le VHB et le VHC d’ici à 2030, et traiter 80 % des malades. Cela dit, l’Appel de Bordeaux n’est qu’un début. Pour y donner suite, l’AFRAVIH prévoit de faire régulièrement un point sur les avancées.

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