vih Un enfant vivant avec le VIH en rémission depuis 2008

26.07.17
Sophie Lhuillier
4 min

Diagnostiqué séropositif au VIH à l’âge d’un mois, un enfant sud-africain, âgé aujourd’hui de 9 ans, a une charge virale qui reste indétectable malgré l’absence de prise de traitement pendant huit ans.

Rappel

En 2010, le « bébé du Mississippi », né avec le VIH, recevait un traitement anti-VIH, débuté trente heures après sa naissance. Il n’avait ensuite pas eu de traitement de ses 18 mois, environ, à ses 27 mois, avec une charge virale indétectable, jusqu’à ce que le virus réapparaisse dans son sang et nécessite la reprise des traitements (plus d’information sur le « bébé du Mississippi » : https://www.sidaction.org/actualites/mississippi-baby-453 ).
En 2015, en France, les chercheurs signalaient qu’un enfant né avec le VIH en 1996, ayant commencé un traitement anti-VIH à l’âge de 3 mois, puis l’ayant arrêté à 6 ans, contrôlait le virus sans traitement depuis plus de 12 ans (plus d’information sur la présentation de ce cas de rémission : https://www.sidaction.org/actualites/controle-du-vih-apres-12-ans-darret-de-traitement-545 ).

Comprendre pour pouvoir répéter

« Une étude plus approfondie est nécessaire pour apprendre comment induire une rémission du VIH à long terme chez les bébés infectés », a déclaré Anthony Fauci, directeur de l’Institut national de l’allergie et des maladies infectieuses (NIAID, États-Unis). « Cependant, ce nouveau cas renforce notre espoir autour des capacités du traitement des enfants infectés par le VIH pendant une brève période et pendant la petite enfance à permettre une rémission. Nous pourrions leur épargner le fardeau de la thérapie tout au long de leur vie et les conséquences, pour la santé, de l’activation immunitaire à long terme généralement associée au VIH ».

Des précisions sur ce cas de rémission

Cet enfant sud-africain a été diagnostiqué avec une infection par le VIH en 2007, à l’âge de 32 jours, puis a été inscrit à l’essai clinique de thérapie antirétrovirale précoce (CHER). Dans l’essai, les nourrissons infectés par le VIH ont été assignés au hasard pour recevoir soit un traitement antirétroviral différé, soit un traitement précoce et limité pendant 40 ou 96 semaines. L’enfant dont nous parlons a été affecté au groupe de 143 nourrissons qui a reçu un traitement antirétroviral pendant 40 semaines.

Avant de commencer le traitement, l’enfant avait une charge virale élevée, mais après environ 9 semaines de traitement, la charge virale était indétectable. Le traitement a été interrompu et les chercheurs ont suivi de près l’état du nourrisson, qui est resté en bonne santé, avec un virus indétectable dans le sang.

Après les 9 ans de l’enfant, des études plus approfondies ont été menées. Les chercheurs ont détecté la présence d’un réservoir du virus restreint et une réponse immunitaire au virus. Ils ont également confirmé que l’enfant n’avait pas de caractéristiques génétiques associées au contrôle spontané du VIH, ce qui suggère que les 40 semaines de traitement suivies pendant la petite enfance pourraient avoir eu un rôle dans à la rémission du VIH.

« À notre connaissance, c’est le premier cas rapporté de contrôle du VIH chez un enfant inscrit dans un essai randomisé d’une interruption de traitement, après un traitement administré tôt », a déclaré Avy Violari (Université de Witwatersrand, Afrique du Sud), qui présentait le poster à l’IAS 2017.

C’est en cours

L’essai clinique IMPAACT P1115, qui est en cours, teste l’hypothèse selon laquelle le traitement antirétroviral chez les nouveau-nés infectés par le VIH commençant dans les 48 heures suivant la naissance peut permettre le contrôle à long terme de la réplication du VIH après l’arrêt du traitement, et entraîner, potentiellement, une rémission du VIH. L’IMPAACT P1115 a débuté en 2014 et a inscrit près de 400 nourrissons exposés au VIH, dont 42 sont infectés par le VIH, en Argentine, au Brésil, en Haïti, au Malawi, en Afrique du Sud, en Ouganda, aux États-Unis, en Zambie et au Zimbabwe. Les premiers enfants pourront être éligibles à l’arrêt des traitements à la fin de l’année 2017.

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