vih Un nouvel espoir thérapeutique pour l’Afrique

26.09.17
Romain Loury
3 min

Propos recueillis par Romain Loury.

Pour les patients africains, quels sont les avantages du dolutégravir par rapport aux alternatives existantes ?

Tout d’abord, il est mieux toléré, avec beaucoup moins d’effets secondaires indésirables que d’autres traitements, ce qui favorise une meilleure observance chez les patients. Ensuite, il présente une barrière génétique élevée : les chances de développer des résistances au traitement sont donc moindres si une dose n’est pas prise [par le patient]. Ce qui constitue un avantage important en Afrique, où les problèmes d’observance sont courants. Par ailleurs, le dolutégravir est moins cher à fabriquer que nombre de ses concurrents, ouvrant la voie à des thérapies moins coûteuses. Enfin, il est efficace très rapidement : la suppression virale est obtenue en deux à trois semaines, contre cinq à six semaines pour d’autres molécules. Or le fait d’être sous charge virale indétectable diminue très fortement les risques de transmission.

Quelles sont les prochaines étapes pour l’introduction de ce générique en Afrique ?

Pour l’instant, le dolutégravir générique [fabriqué par le laboratoire indien Aurobindo] sera d’abord fourni à 27 000 patients kényans ne tolérant pas l’efavirenz, avant d’être prescrit plus largement début 2018. D’autres pays devraient suivre, en particulier le Nigeria et l’Ouganda, qui commenceront aussi par le procurer à de petites populations de patients. L’Afrique du Sud attend, quant à elle, l’arrivée d’une combinaison à dose fixe [à base de ténofovir, lamivudine et dolutégravir, également en générique], probablement en 2018.

Quelles ont été les principales difficultés pour l’arrivée de cet antirétroviral en Afrique ?

Il y a eu bien sûr la barrière des brevets [en 2014, le laboratoire Viiv Healthcare a signé des accords de licence avec Unitaid, ouvrant la voie à la production de génériques, NDLR], mais il faut aussi du temps pour développer des formulations génériques. À Unitaid, notre rôle est de catalyser l’innovation et de convaincre les gouvernements de son intérêt : avec un coût de seulement quatre dollars par semaine pour le dolutégravir générique, la trithérapie revient à moins de 90 dollars par an et par patient. Avec l’arrivée d’une combinaison à dose fixe, elle pourrait même diminuer d’environ 10 %, pour ne coûter que de 75 à 85 dollars par an.

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