Les résultats d’Ipergay, menée sous l’égide de l’ANRS, sont sans appel : la prise de deux comprimés de Truvada® entre 24 heures et deux heures avant un rapport sexuel, puis d’un comprimé immédiatement après le dernier rapport et d’un quatrième comprimé 48 heures plus tard, présente une efficacité préventive de 86 %. Sur la base de ces résultats obtenus selon un suivi médical strict, le ministère de la Santé a décidé, fin 2015, d’autoriser ce médicament pour la prévention du VIH.
Après les preuves scientifiques, place à la recherche opérationnelle : lancé en mai, l’essai Prévenir « évaluera le déploiement de la PrEP au sein d’une stratégie globale de prévention du VIH à l’échelle de la région Île-de-France », explique le Pr Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et coresponsable de l’essai.
Outre la PrEP, les 3 000 volontaires, des personnes séronégatives à risque élevé d’infection par le VIH, seront testés régulièrement. Et en cas d’infection, les conséquences de leur mise sous traitement immédiat sur l’incidence de la maladie seront étudiées. Ainsi, après trois ans, les chercheurs évalueront l’efficacité de cette stratégie préventive sur l’épidémie de VIH. Autre intérêt de l’étude, Prévenir comparera le traitement en discontinu, dit à la demande [essai Ipergay], avec un traitement pris en continu, à savoir un comprimé tous les jours, et ce, indépendamment des rapports sexuels.