vih Un vent de transparence sur les prix des médicaments

07.10.19
Pierre Bienvault
3 min
Visuel Un vent de transparence sur les prix
des médicaments

Une plus grande transparence sera-t-elle instaurée dans les pratiques de l’industrie pharmaceutique ? C’est en tout cas l’espoir d’un certain nombre de pays et d’ONG qui, fin mai, ont obtenu une petite victoire avec le vote d’une résolution lors de la 72e Assemblée mondiale de la santé, organisée tous les ans par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette résolution vise à instaurer une plus grande transparence sur les prix des médicaments payés par les gouvernements. « Ce combat pour une plus grande transparence est crucial si on veut arriver à faire baisser les prix aujourd’hui astronomiques de certains médicaments », indique Pauline Londeix, présidente d’Act Up-Bâle (Suisse). « Quand un gouvernement négocie le prix d’un médicament avec un laboratoire, il doit avoir toutes les cartes en main. Or c’est difficile s’il ne connaît pas les prix réellement payés par les gouvernements dans d’autres pays », ajoute-t-elle.

Un texte édulcoré

Le projet de résolution a été présenté par une vingtaine de pays. La France ne faisait pas partie des initiateurs du texte, mais l’a finalement ratifié. « Et on va se mobiliser pour qu’il soit ratifié dès que possible sous la forme d’un décret », précise Pauline Londeix qui, en mai, avait publié avec d’autres responsables associatifs un texte dans Libération pour exiger une plus grande clarté sur le marché des médicaments.

Face aux critiques sur les prix, les laboratoires mettent souvent en avant le coût de la recherche et du développement des nouveaux médicaments. « Cependant, bien souvent, ces produits ont été développés, pour partie, avec de l’argent public, indique Pauline Londeix. Et le problème est qu’on a beaucoup de mal à connaître le montant de cet investissement public. »

Au départ, le texte de la résolution préconisait une plus grande transparence sur les prix, sur cet argent public investi dans la recherche et sur la durée des brevets pharmaceutiques. Mais les discussions ont été âpres et, à l’arrivée, le texte a été un peu édulcoré. La résolution finale invite les États membres à « prendre des mesures appropriées visant à s’échanger publiquement des informations sur les prix nets » des médicaments. Il n’est plus question de transparence sur les brevets ni sur les investissements en recherche et développement. « Cela est donc insuffisant même si c’est quand même un texte historique », estime Pauline Londeix.

Aujourd’hui, c’est surtout le prix de certains médicaments contre le cancer ou l’hépatite C qui suscitent l’inquiétude, y compris dans les pays riches. Dans le domaine du VIH/sida, le débat sur les prix a été très aigu il y a quelques années, car de nombreux pays du Sud n’avaient pas les moyens d’acquérir les molécules onéreuses utilisées au Nord. Depuis, les prix ont baissé de manière sensible dans les pays démunis, ainsi que dans les pays riches. « On peut quand même penser que les prochains traitements anti-VIH à longue durée d’action, ceux qui ne seront plus pris de manière quotidienne, auront des prix élevés », estime Pauline Londeix.

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