Identifié a posteriori, un nouveau variant du virus vient d’être découvert dans une étude menée par l’Université d’Oxford. S’il semble plus virulent, ce variant « VB » est bien contrôlé par les traitements existants. .
Une équipe de chercheurs, menés Chris Wymant, chercheur en épidémiologie à l’Université d’Oxford, vient d’identifier un nouveau variant du VIH. Cette découverte scientifique vient de faire l’objet d’une publication dans la revue Science [i].
D’abord découvert aux Pays-Bas chez 17 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) membres du projet BEEHIVEE, ce variant du virus aurait commencé à circuler aux Pays-Bas dans les années 1990, les techniques de l’époque ne permettant pas alors de le déceler.
Après avoir étendu leur recherche au-delà du projet BEEHIVEE, les scientifiques ont analysées les données d’une cohorte de 6.700 patients infectés par le VIH, identifiant 92 cas supplémentaires de ce variant. En tout, 109 cas ont été détectés, dont seulement quatre en dehors des Pays-Bas (en Belgique et en Suisse).
Plus de 500 mutations
Ce variant à été baptisé « variant VB », pour « variant virulent du sous-type B », c’est à dire du sous-type le plus commun en Europe. Pourtant, les personnes infectées présentaient un nombre de CD4 plus bas que les autres au moment du diagnostic, avec un déclin estimé comme deux fois plus rapide. La charge virale des personnes infectées était par ailleurs significativement plus élevée.
Les chercheurs n’ont pas pu expliquer quelles mutations précises du variant VB provoquaient sa virulence, ni par quel mécanisme. Peut-être faut-il avancer que la période marquant le début et l’acmé estimés de la diffusion de ce variant, entre 1990 et le début des années 2000, correspond également à un moment où les PVVIH ne bénéficiaient pas encore toutes de traitements contre le VIH, expliquant ainsi la rapide dégradation de l’état de santé des personnes concernées.
Moins que sa virulence, c’est le profil de ce nouveau variant qui peut questionner : le variant découvert comporte en effet plus de 500 mutations. « Trouver un nouveau variant est normal, mais trouver un nouveau variant avec des propriétés inhabituelles ne l’est pas« , précise à l’Agence France-Presse (AFP) Chris Wymant. En effet, le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente.
Aucune raison d’alarme
Les chercheurs précisent que cette découverte ne doit pas être source d’alarme : ce variant répond aux traitements existants, et est en déclin depuis 2010. Une fois soignées, les personnes infectées ne présentent pas davantage de risque de complications que les autres.
« Nos résultats soulignent l’importance (…) d’un accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d’un traitement initié immédiatement après« , souligne le chercheur Christophe Fraser, co-auteur de l’étude, dans le communiqué annonçant la découverte.