Naissance du réseau Grandir ensemble
La 20e Conférence internationale africaine sur le VIH/sida et les IST (Icasa) se tiendra à Abidjan (Côte d’Ivoire) du 4 au 9 décembre 2017. À l’occasion de ce grand rendez-vous, qui doit accueillir jusqu’à 10 000 délégués de la communauté mondiale, sera officiellement lancé le réseau Grandir ensemble, qui se donne pour objectif de promouvoir une réponse globale à la prévention et à la prise en charge de la pandémie chez les enfants et les adolescents sur le continent africain. Le réseau Grandir ensemble est porté par les 18 associations qui contribuent depuis dix ans au succès du programme Grandir, auquel il se substituera.
Lancé en 2006 par Sidaction et Initiative Développement, avec le soutien financier de l’Agence française du développement, Grandir visait à renforcer les moyens d’action des acteurs de la prévention et de la prise en charge du VIH chez les enfants et à contribuer à réduire la transmission mère-enfant ainsi que la mortalité infantile. Soutenu par 18 associations dans 11 pays d’Afrique subsaharienne (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Mali, République de Djibouti, République démocratique du Congo, République du Congo, Tchad et Togo), il a permis de suivre, en 2015, jusqu’à 6 000 enfants et de réaliser plus de 7500 consultations pour les mères et les adolescents vivant avec le VIH.
Fort des dix années d’expérience du programme Grandir (voir encadré), ce manuel synthétique propose une série de recommandations destinées à épauler les équipes pluridisciplinaires confrontées aux difficultés de l’annonce du VIH aux enfants et aux adolescents. Partant du constat que l’absence ou même le retard d’information de l’enfant peut avoir des effets délétères sur l’observance thérapeutique, la construction de la personnalité, notamment à l’adolescence, et le rapport aux autres, le guide plaide pour un travail collectif réunissant professionnels de santé, travailleurs sociaux et conseillers communautaires autour des parents ou des tuteurs légaux, afin de donner suffisamment tôt, et de façon progressive, les outils d’information qui seront nécessaires à l’enfant pour appréhender les conséquences de sa séropositivité.
Alors qu’une majorité d’enfants d’Afrique subsaharienne restent sous-informés ou informés tardivement (après 13 ans) de leur statut sérologique, en partie à cause de certaines réticences des parents, du tabou persistant qui entoure la maladie et de la crainte de la stigmatisation sociale, le guide détaille les conditions dans lesquelles il sera possible de mener l’enfant à cette prise de conscience, de la préparation à l’annonce (entre 6 et 12 ans) à l’annonce totale, puis à la prise en charge de l’enfant devenu adolescent.
À rebours des idées reçues ou des craintes exprimées par les parents, souvent eux-mêmes confrontés à leur propre séropositivité, l’expérience acquise, traduite dans ce guide, montre que « l’annonce précoce réduit la violence du choc », renforce la confiance de l’enfant et favorise son intégration ultérieure au sein d’un groupe de pairs. Tout en plaçant les parents, ou à défaut les tuteurs, au cœur du processus de l’annonce, le guide rappelle enfin que cette dernière constitue un « acte médical » et qu’à ce titre, c’est à l’équipe pluridisciplinaire de bâtir le processus qui permettra de donner à l’enfant ou à l’adolescent les informations au bon endroit et au bon moment.
Plus d’infos : www.grandir.sidaction.org/wp-content/uploads/2017/05/Grandir-Guide-Annonce-2017.pdf