« Quand on parle des femmes dans des colloques sur le VIH, on parle systématiquement de grossesses, mais, en fait, on ne parle pas DES femmes. Quand on parle de la PrEP, on parle des migrantes. Quand il s’agit des IST, on parle des prostituées. Nous organisons ce colloque depuis six ans pour traiter des problèmes sexuels que peuvent avoir TOUTES les femmes séropositives », précise d’emblée Isabelle Ravaux, représentante du comité scientifique des journées Toutes positives et infectiologue à Marseille.
La plus-value de ce parti pris, au départ lancé sous la forme d’une boutade, est de libérer la parole en élargissant le débat aux questions qui concernent l’ensemble des femmes au quotidien, à savoir celles relatives à leur sexualité. « Les femmes séropositives que je reçois [en consultation] sont pour la plupart d’entre elles dans l’évitement de cette question, indique Isabelle Ravaux. Elles préfèrent ne pas avoir de rapports sexuels plutôt que d’être obligées de dire leur séropositivité. C’est très féminin comme réaction. Les hommes ne se posent pas cette question. »
Les organisatrices sont conscientes que si les femmes ne portent pas ensuite le débat devant une assistance plus large, ce sera compliqué de faire avancer leur combat. Mais elles assurent que « ce sera la prochaine étape ».